27 ans ∞ Londres ∞ Anglais ∞ PDG d'une multinationale ∞ Célibataire ∞ Dhoitean ∞ Mike Vogel

12 février 1987, un petit homme blond vit le jour au grand hôpital de Londres. Ses parents l'avaient nommé Sigmund. Un prénom noble et populaire grâce à Freud, le psychanalyste. Ses parents, Dan et Josy étaient natifs d'une longue lignée de Londoniens. Aucun de leurs ancêtres n'avait quitté le pays, fidèles aux valeurs anglaises et légèrement nationalistes. Les parents de Sigmund étaient de riches entrepreneurs mais tel n'avait pas toujours été le cas. Dan Moriarty provenait d'une famille modeste, ni riche, ni pauvre. Il avait épousé Josy très jeune, à 18 ans à peine et elle n'était qu'une bonne qui avait du privilégier le travail plutôt que les études afin d'aider sa famille.  Dan Moriarty avait reçu une éducation privée et très stricte. De par ce fait, il avait eu des notions précises du marketing et de la vente. Très vite donc, il prit la décision de fonder sa propre entreprise au risque de tout perdre. Au départ, celle-ci était implantée en plein centre de Londres, dans un tout petit immeuble au loyer exorbitant. Mais c'était un lieu de passage et tout le monde remarquerait l'enseigne, ensuite, le bouche à oreille devrait opérer. Dan savait qu'une bonne réputation valait parfois mieux que tout le reste. Il avait la tchatche et savait comment appâter le client, comment le manipuler et lui faire croire que le produit présenté était totalement indispensable à sa vie. Ce que Dan vendait ? Des électroménager modernes. Il était d'ailleurs un des seuls à fournir des produits aussi nouveaux, aussi peu chers et aussi variés. Ce prix bas, il le devait aux pays de l'Est. Dans un premier temps, ses principaux fournisseurs venaient de Pologne. Les articles traversaient l'Europe et finissaient leur route par bateau. Très rapidement, Moriarty se fit sa réputation et pu facilement vivre de son commerce. Josy était enceinte et il fallait déménager afin d'accueillir le petit Sigmund dans les meilleures conditions possibles. De plus, Josy serait au repos et ils n'auraient plus qu'un seul revenu : celui du magasin.

L'enfance de Sigmund se déroula le plus naturellement du monde. Il était un enfant plein d'entrain, il était assez bon à l'école et sa mère le couvait comme un poussin. Ses principaux souvenirs se déroulent dans le jardin, lui sur sa bicyclette et sa mère qui jardine. Son père absent, trop pris par le travail. En effet, le commerce de Dan faisait bonne route et l'année des quatre ans de Sigmund, il acheta un nouveau magasin, toujours en Angleterre, plus spacieux que le premier. Il ne s'agissait plus d'un magasin de fortune, il était à présent une réelle entreprise. Il créait de l'emploi et il aurait besoin d'assistance. Les premiers mois furent intenses mais une fois que le planning s'avéra payant, Dan pu passer davantage de temps avec sa famille. Il regrettait de ne pas pouvoir voir grandir son unique fils et il estimait que l'éducation de Josy était trop laxiste. Il voulait que son fiston file droit et pour ça, il avait besoin de passer du temps avec lui. Lorsque Sigmund atteignit l'adolescence, Dan estima qu'il était déjà un adulte. Et qui dit adulte dit responsabilité et virilité. Dan était très regardant sur les résultats scolaires du jeune blond. Il l'obligeait à travailler chaque soir de la semaine au moins deux heures. Les week-ends étaient réservés à la pêche et aux travaux de force. Couper du bois, bricoler dans la maison, l'aider au magasin, transporter les palettes. Sigmund se montrait coopératif et motivé même s'il rêvait d'autre chose. Il ne restait pas moins un grand enfant et il aurait aimé pouvoir sortir avec ses amis, courir les filles et se laisser aller. Les filles, il ne fallait même pas y penser. Dan lui répétait qu'elles ne servaient qu'à entretenir la maison, que ce n'était pas elles qui trimaient pour ramener de quoi se nourrir. Il était donc impératif de savoir travailler avant de penser à fricoter.

L'entreprise de Dan avait à présent franchi les limites de la Grande-Bretagne. Il était implanté en Europe : en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Dan était un homme ambitieux et têtu ce qui le poussait souvent à parler de ses rêves de conquérir le monde. Sigmund appréciait cet aspect de son aîné, il estimait que c'était une qualité et que c'était grâce à cela qu'il avait si bien réussi sa carrière. De plus, il était le seul à faire vivre le foyer et Sigmund lui en était entièrement reconnaissant. Il admirait beaucoup cette figure paternelle, bien qu'il l'estime souvent trop sévère. Plus tard, il espérait être comme lui. En fait, Sid, de son surnom, espérait pouvoir reprendre l'entreprise familiale. Il avait la chance de pouvoir suivre des études coûteuses dans une des meilleures écoles de Londres. Il avait choisi le secteur du marketing afin que son père lui passe le flambeau sans crainte.

Néanmoins, aussi sérieux soit Sid, son désir pour les filles ne fit que grandir au fil des années. A vingt ans, il n'avait toujours pas connu les plaisirs d'une relation et encore moins ceux du sexe. Il avait idéalisé la femme de cent façons et s'était bien souvent délecté devant des magazines. Il s'estimait plutôt attiré par les blondes. De préférence fines et plus petites que lui. En revanche, il ne résistait pas au regard ténébreux d'une jolie brune ! Souvent, il rêvassait à la petite copine idéale en cours d'économie. A vrai dire, la petite copine idéale était assise quelques rangs plus bas et portait le nom de Célia. Elle représentait tout ce qu'il désirait chez une fille. Ils avaient eu l'occasion de s'échanger des feuilles de cours quelques fois mais il n'avait jamais osé l'inviter. C'est pour ça qu'elle fit le premier pas. A dire vrai, Célia connaissait bien Sigmund. En effet, les Moriarty ne passaient plus inaperçus et tout le monde était au courant de leur fortune.Célia n'était pas une bonne jeune fille. Elle était à peine âgée de vingt ans mais elle était déjà une grande manipulatrice et une femme vénale. En approchant Sid, elle espérait y trouver fortune, elle aussi. Malheureusement, le jeune étudiant ne résista pas longtemps aux charmes de la jeune fille et s'en suivit une relation compliquée et malsaine qui l’entraîna dans ce qu'il connut de pire. Elle profita de son amour un long moment, il ne pouvait rien lui refuser, entre des cadeaux aux prix exorbitants, des dîners au restaurant... Le moindre de ses souhaits était exaucé. Dan, le père de Sigmund, remarqua rapidement la tournure que prenait cette relation et mit son fils en garde. Mais ce dernier était tellement amoureux qu'il pensa qu'une fois de plus, son père ne faisait qu'exercer sa trop grande autorité sur lui. Il n'écouta pas ses conseils. Sid n'était qu'un étudiant et bien que sa famille soit à présent riche, il devait travailler pour gagner son pain et bientôt, son job au magasin ne suffit plus à entretenir Célia. C'est également à cette période, quand les cadeaux se firent plus rares et moins coûteux qu'elle mit brutalement un terme à leur relation. Cet événement brisa Sid à tout jamais.

Comme vous l'aurez compris, c'est également à partir de ce moment que Sigmund devint ce qu'il est aujourd'hui. Un homme hautain et froid. Il n'a plus confiance en la race humaine et se contente de prendre les gens pour des pions, des choses qui l'aident à avancer dans ses projets. Une fois le but atteint, il les jette comme Célia l'a fait avec lui : de manière ingrate et sans aucune reconnaissance. Sa sensibilité est inexistante et il n'éprouve aucune affection et aucune empathie pour quiconque, même pas pour sa propre mère. D'ailleurs, il ne la voit qu'en cas d'extrême nécessité depuis le décès de Dan. Comme il l'avait tant espéré, il hérita de l'entreprise familiale et se retrouva à la tête de plus de cent commerces implantés un peu partout dans le monde. De par ce fait, il devint un des hommes les plus riches de Londres. Ses études lui avaient été nécessaires le jour où les clefs de l'entrepôt lui avaient été remises. Il avait fait en sorte que sa mère ne manque de rien mais il ne lui rendit plus vraiment visite une fois qu'il emménagea dans son luxueux loft situé sur les collines de la ville.

Il vivait aujourd'hui de façon solitaire. Il se contentait de travailler et c'était bien là son mérite. Il était travailleur et courageux mais tout devait filer droit au grand dam de ses employés. La moindre erreur était fatale et il avait déjà pris des sanctions exemplaires pour bon nombre d'entre eux. Il disait toujours que son père avait vraiment fait un travail de cochon et qu'il ne savait rien gérer. Il s'estimait être un homme d'affaires excellent et sans reproches. Et un an à peine après avoir repris le flambeau, l'entreprise des Moriarty n'avait jamais connu d'aussi beaux jours. La fortune grossissait à vue d'oeil et quelques nouveaux magasins s'implantaient au fil des mois.

Aussi solitaire soit-il, il n'était pas épargné par les jaloux et les personnes de mauvaise augure de Londres. C'est ainsi qu'un scandale éclata alors que l'entreprise était au summum de sa gloire. Le bruit courait que Sigmund était impliqué dans un trafic de filles de l'Est. Ses principaux fournisseurs provenaient de Pologne, de Russie, de Tchequie, d'Hongrie... Là où le marché de la femme et du sexe était florissant. Combien de jeunes femmes ne s'exilaient pas en Europe, soit pour se prostituer, soit pour être l'esclave sexuelle d'un homme aux moeurs légères ? L'argent facile les attiraient comme des mouches et Moriarty était à présent soupçonné de les faire passer dans des containers. Oh bien sûr, il nia les faits en bloc. Et pourtant... Pourtant il s'avérait être le plus gros passeur de filles en Grande-Bretagne. Il n'était aucunement impliqué dans des actes sexuels ou dans de l’esclavagisme, il n'avait pas besoin d'une fille dans ses pattes. Lui se contentait de les amener à bon port et de se faire pas mal d'argent dessus. Il s'arrangeait pour qu'elles traversent l'Europe dans les camions de marchandises et une fois au port d'Anvers, elles rejoignaient les containers en évitant les douaniers. Ensuite, le bateau les emmenait entre les mains de Sid. Il était toujours présent pour la réception des colis et ses acolytes prenaient de relais sur la côte. Le reste de l'histoire, il ne voulait pas la connaître.

Le scandale n'était pas encore arrivé aux oreilles des autorités et de la presse, sinon il pouvait fermer boutique sur-le-champ et envisager le reste de sa vie sous les barreaux. Il y avait juste des rumeurs, des bruits qui couraient. Comment ces rumeurs étaient nées ? Il n'en savait rien mais il comptait bien mettre le doigt sur le petit enfoiré qui avait mouchardé. Cela faisait plus de deux ans qu'il pratiquait la passe de filles et il n'avait jamais eu aucun problème, il ne se laisserait pas intimider si rapidement.

Avant que cette histoire prenne trop d'ampleur, il décida, pour la première fois de sa vie de quitter Londres. Cette idée avait été difficile pour lui, il était attaché à ses racines et adorait tout simplement ce bout de monde, totalement à part des autres cultures. Pourtant, il n'avait pas le choix. Il devait se faire oublier un moment s'il voulait sauver ses fesses. Il engagea une personne hautement qualifiée pour gérer le plus gros de l'entreprise. Il ne ferait que quelques escales à Londres pour gérer la paperasse et s'assurer du bon fonctionnement des choses. Son nouveau chez lui serait à présent Kilkee, une petite ville d'Irlande où la tranquillité avait elle aussi un prix...

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