32 ANS ∞ DUBLIN ∞ AMÉRICAINE, NOUVELLEMENT IRLANDAISE ∞ PROFESSEUR DE LITTÉRATURE ∞ DIVORCÉ ∞ DHOITEAN ∞ JOHNNY DEPP

La question est de savoir par où commencer.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je suis bien irlandais, du moins, je suis né en Irlande. Puis, mes parents ont voyagé, m'emportant avec eux. Je n'ai découvert mon pays natal qu'à l'âge de 12 ans, je suis tombé amoureux de ce pays, mais la vie ne m'a pas laissé en profité longtemps et je du une nouvelle fois changer d'air. Le continent américain était devenue mon refuge, j'avais grandi là-bas et ce n'était pas si invivable qu'on pouvait le penser en Europe. Bien au contraire. Je vivais avec mes parents, dans une petite ville près de Phénix dans l'Arizona. Le soleil brillait à longueur d'année. Mes parents et moi y coulions une vie paisible.

Puis finalement je quittais la ville où j'avais grandi pour aller étudier. J'avais toujours été attiré par la littérature et plus particulièrement la littérature française ou anglaise. C'était donc tout naturellement que je décidais de me spécialiser dans ce domaine. J'ai eu l'immense honneur de recevoir une bourse et de pouvoir étudier à l'université de Boston. Une très bonne expérience en réalité. Lors de ma scolarité, j'ai rencontré des filles, mais celle qui m'avait marqué, je l'avais rencontré durant un voyage universitaire en Angleterre, non loin de mon pays natal. Ce fut le coup de foudre, elle était tellement belle, merveilleuse, elle s'appelait Elizabeth, nous avons tout de suite accroché, même si nos caractères étaient bien différents, mais la distance était plutôt problématique. Alors, un jour sur un coup de tête et mon diplôme à peine en poche, je me décida à quitter le continent qui m'avait vu grandir pour aller vivre en Angleterre aux côtés de ma belle.

Il me fallut un peu de temps pour me faire aux britanniques et au climat aussi, mais finalement Bristol n'était pas si mal que cela. J'étais amoureux et jeune, à cette époque, j'aurais pu vivre dans la rue, tant que j'étais avec Elizabeth, tout me paraissait merveilleux. Une fois installé, l'envie d'écrire était beaucoup trop fort, dévorante depuis mon entrée au lycée. Avec l'appuie de ma fiancée, je me décidais à me mettre à l'écriture et devint certainement ce que l'on pouvait appeler un écrivain. Je ne me suis jamais considéré comme tel, je trouvais ça bien trop bizarre. Cependant, j'arrivais tout de même à vivre de mon art, même si je n'avais jamais écrit un de ces best-seller que l'on voyait partout dans les vitrines de magasins. En parallèle, j'avais demandé la main d'Elizabeth le jour où j'avais publié mon premier livre. Elle avait dit oui, pour mon plus grand bonheur.

Nous nous sommes mariés un an plus tard, alors que mon deuxième livre se voyait envoyé dans les librairies. Mes parents étaient revenus des États-Unis pour l'occasion, on n'avait pas fait une grande cérémonie, mais tous nos amis étaient là et c'était bien ça le plus important. À 26 ans, j'étais marié et heureux. Nous avions investi dans l'achat d'une petite maison à 30 minutes de Londres où nous comptions vivre des jours paisibles ou pas d'ailleurs, on comptait vivre pour commencer. Tout se passait bien, dans le meilleur des mondes et j'étais assez naïf pour croire que tout resterait comme ça.

Au début, c'était le cas, les jeunes mariés s'amusaient bien, puis je commençais à avoir de la notoriété en tant qu'écrivain, ce qui me faisait voyager, pour assister à des conventions etc. Mais ce qui dérangeait le plus Elizabeth était le fait que quand je devais écrire, je devais me retrouver seul, c'était indispensable à mon processus de création. Le problème était que j'écrivais de plus en plus, sans vraiment m'en rendre compte. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde, ma femme, elle s'en était bien rendu compte et commençait à trouver le temps long. J'étais tellement aveugle que je ne remarquais pas notre éloignement progressif, j'étais bien trop occupé par mes manuscrits, par le rêve de toute une vie. J'étais tellement obnubilé par ça que je ne voyais pas que ma propre vie partait totalement sur une mauvaise pente. Les jours passaient et je me renfermais de plus en plus sur moi-même, j'étais en train d'écrire ce que je savais être le manuscrits qui me rendrait célèbre. Seulement, une chose fit que je n'achevai jamais cette petite merveille. Un jour, alors que je revenais de l'une de mes séances de travail loin de mon foyer j'eus une grande surprise. Ma femme dans les bras et pas seulement dans les bras d'un de nos voisins. Ce fut l'image la plus violent qui m'était jamais donné de voir. Mon monde venait de s'effondrait comme une tour d'allumettes en pleins vent.

Après ça, je ne pouvais plus rester, dans ce qui fut autre fois, chez moi. Je devais déménager et je ne savais pas où aller. En réalité, même l'Angleterre me dégouttait, j'avais l'impression que tout me rappelait mon Elizabeth. Je pris donc une décision radicale. Une université irlandaise me proposait un poste de professeur de littérature. J'avais toujours voulu découvrir le pays de ma naissance. C'était le moment idéal. Je pris le premier avion et m'envolai pour une ville inconnue du nom de Kilkee. Mon manuscrit toujours inachevé dans mes valises. Je ne voulais plus le finir, pourtant je ne pouvais pas l'abandonner. À 29 ans, j'étais un homme brisé.

Kilkee s'avéra être une ville très accueillante et ce qui au départ était apparus comme un plan provisoire se transforma en plan beaucoup plus long. Mon coup de foudre pour l'Irlande s'était confirmé et j'étais sûr que l'Irlande ne me trahirait pas, contrairement aux femmes.

Une nouvelle vie commençait pour moi et c'était un nouvel Aeden qui se dressait face à cette plage aux eaux bleus.

Âge • 19 y.o
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