Viens boire un p'tit coup à l'Avalon !

Robb & Aedan

Mardi 7 Mai

Enchaîner les nuits blanches dans son atelier c'est cool, vraiment, on bidouille tout et n'importe quoi, on se prend des décharges électriques, on parle avec un programme d'intelligence artificiel comme si c'était une jolie blonde avec un cerveau et on trafique sa moto, non, bosser en solo c'est vraiment cool. Mais une fois qu'on a fait ce qu'on avait à faire et qu'on a plus d'autres idées, on a tendance à s'emmerder, tellement que même le premier mec qui passe à côté de vous en disant qu'il va mourir d'ennui aurait quand même plus d'espérance de vie que vous. Oui, Robb O'Connor l'avoue, dans sa grande villa, il s'emmerdait grave. C'est bien pour ça que j'avais décidé d'appeler mon grand pote d'ailleurs, j'avais besoin de me défouler pour de bon. J'aurai bien invité Arthur mais en général il me calmait plus qu'autre chose, un brave type ce Jackson, respectable homme, la bonne conscience. Mais ce soir j'avais besoin de mon démon ! Une fois un message envoyé à mon Aedychou adoré -bon pour la précision je ne suis pas gay, j'aime les boobies- je filai droit vers ma salle de bain en sortant une belle petite chemise, une veste et un jeans noir, faut toujours jouer la classe, ça plaît aux femmes et moi ça m'éclate. Pour une fois je laisse l'une de mes voitures au garage, j'ai bien envie de faire quelques excès de vitesse en moto sur les falaises avant de descendre dans le centre ville. La classe du trentenaire les enfants.

Ah, la bonne bécane, face contre le vent, le long de la côte... Liberté. Une bouffée d'air frais sur mon bébé customisé, débridé, un vrai plaisir, c'est limite orgasmique d'ailleurs. Mais bon, j'avais un rendez-vous là quand même. Donc je roulais droit vers le centre-ville où devait m'attendre mon pote, ou alors ce serait l'inverse et j'arriverais avant. C'est pas si grave. On était connus à l'Avalon Sunset, on est pas non plus des penches à bière mais y'a des bonnes soirées là-bas où on s'amuse bien. Nous arrive même de draguer des nanas pour le style, je collectionne beaucoup les coups comme ça, Aedan un peu moins. Faut pas le blâmer, sa femme a été une vraie conne, donc je le comprends. La bécane rangée derrière le bar dans la cours, le patron avait l'habitude maintenant, je repassais sur le devant en retirant mes lunettes de soleil, tout sourire. Mon pote ne devait plus tarder, j'espère. Je regardais le thème du soir, y avait pas l'air d'y avoir grand chose de spécial, ce serait une soirée tranquille de ce fait. Un peu dommage, j'irai faire le fou dans ma piscine avec une femme en revenant chez moi. Quel toupet vous vous dîtes, c'est juste que j'ai pas envie de me poser, je sais pas ce que ça fait et j'en ai un peu peur. J'dois pas être de ces types qui savent prendre soin d'une fille sur le long terme, tant pis pour moi. J'ai toujours mes machines, et elles m'aiment ces petites bêtes, enfin moi c'est ce que je pense. Je les bichonne, je sais les bichonner, donc elles ont pas de raison d'être malheureuses.

Je surveille les alentours, Kilkee est plutôt calme, en même temps c'est la semaine, alors y'a pas grand monde, pas comme les week-ends, où y'a ces adolescentes en chaleur qui pensent que j'suis qu'un pauvre type en recherche d'une fille jeune et fougueuse, du grand n'importe quoi. Moi ça me fait rire, si elles savaient ce que je pourrais leur faire, leur mâchoire tomberait pour rouler sur trois patelins.

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Allons se changer les idées mon Robbichou.

Viens boire un petit coup à l'Avalon

Une sortie avec Robb, ça promettais d'être mouvementée. Ça l'était toujours quand il était dans les parages et c'était d'ailleurs pour cela que c'était mon ami, parce qu'on s'amusait toujours bien avec lui. Il m'avait envoyé un message et je devais le retrouver à l'Avalon Sunset dans la soirée. C'était un peu notre QG, c'était à se demander si le patron n'allait pas finir par graver notre nom sur l'un des tables que l'on occupait toujours. Je devais me dépêcher si je ne voulais pas arriver trop en retard. Je n'aimais pas faire attendre les gens, tout comme je n'aimais pas que l'on me fasse attendre.

Je passais rapidement à la douche, avant d'enfiler un jean brut et une chemise blanche. Rien de bien extravagant, mais les femmes appréciaient ce genre de tenue, un rien m'habillait. J'attrapais un chapeau et mes lunette de soleil et me voilà dans ma voiture en route pour le centre-ville de Kilkee, direction l'Avalon Sunset. C'était un jour de semaine, il n'y avait donc pas beaucoup de monde en ville, ce qui était une bonne chose, plus facile pour se garer.

Laissant ma voiture derrière moi, j'entrais dans le bar, repérant rapidement mon ami qui se trouvait au bar, certainement en train de discuter avec le patron. Je passais derrière lui, adressant un signe de tête au patron avant de taper sur l'épaule de Robb, un sourire aux lèvres.

« Alors monsieur est encore seul au bar ? Vous attendez quelqu'un ? » dis-je en riant.

Il n'avait pas du m'attendre longtemps et de toute façon je savais très bien qu'il n'était pas perdu ici. Après avoir commandé un verre nous délaissions le bar pour aller rejoindre notre table habituelle. La soirée allait pouvoir commencer tranquillement, le bar était plutôt tranquille en ce mardi soir, on allait bien trouvé de quoi s'occuper.

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Robb & Aedan

Mardi 7 Mai

En attendant on pote, j'étais rentré dans le bar tout de même à moitié plein et saluai le patron avec un clin d'oeil et un revers de la main. Il semblait étonné de me voir seul ce soir, et alors que je m'installai à une table, il arriva en chatouillant son épaisse barbe du bout des doigts, et me fit les gros yeux, ce qui me demanda une tonne d'efforts pour ne pas rire. Je jouais l'étonné, l'innocent, le mec qui nie une grosse bêtise et fit des yeux de chien battu quand il me demanda pourquoi j'étais seul et s'il était arrivé quelque chose à mon meilleur ami.

« Non, non, il va bien, il doit me rejoindre ici d'ailleurs, mais je suppose qu'il s'est trouvé une belle et jolie jeune fille en chemin et il m'a oublié, snif ! J'me sens seul patron, vous voulez pas m'faire un p'tit câlin ? »

Je ris aux éclats, accompagné du barbu qui me traitait d'idiot comme à son habitude. Je scrutai les alentours, apparemment ce n'était pas le soir pour partir à la chasse. Aedan finit par me rejoindre alors que j'étais parti m'adosser au bar. Je l'accueillais à bras ouverts, comme à mon habitude, comme s'il était mon vieux frère que je n'avais pas vu depuis des mois ou des années. Entre Aedychou et moi, c'était une grande histoire d'amour, bon, c'est lui qui joue la fille, faut pas déconner, c'est lui le poète. Je lui fis une toquade, commanda un verre à mon tour et repartit vers la table où on aurait facilement pu mettre nos noms à force.

« Bah alors Aedychou, on jouait les prolongations ? J'ai cru que tu m'avais oublié pour une petite brune, moi, ton grand amour ! Franchement quand c'est comme ça, prévient... Qu'on puisse partager ! »

Je lui fis un clin d'oeil et haussai les sourcils machinalement pour l'embêter en savourant mon whisky. Ah, le whisky, y'a que ça de vrai ! Bon je n'avais pas grand chose à lui dire si ce n'est que j'avais réussi à améliorer Jarvis, mon petit robot personnel, fabriqué maison, copyright Robb ! Parfois il m'arrivait de tenir de longues conversations avec Jarvis, et les femmes me prenaient pour un dingue avant de comprendre à quel point cette création était du pur génie ! Et j'adorais quand elles le disaient, forcément. Les nuits blanches ça aide ! Ça fait fonctionne mon cerveau, et ouais ! Je regardai de nouveau derrière moi et repéra une jolie blonde longiligne. Je clignai des yeux et lâcha un petit rire.

« Allumeuse en vue. Gloss rouge, mini-jupe, elle en veut ! Le radar Robb est en route ! Mais je préfère quand même ma petite Clo' ! »

Clo' était une de mes amies, Alice, que je surnommais Clo' à cause de son deuxième prénom : Chloé. Je l'aimais bien, elle adorait mon travail ce qui n'était pas non plus un mauvais point, et elle était une femme charmante. Je lui trouvais tout de même un gros défaut : Celui d'être affreusement timide, ce qui fonctionnait pour moi comme un tue-l'amour. Mais j'avais souvenir qu'elle voulait devenir infirmière, ce qui nourrissait un certain... Fantasme. Je fixai Aedan de mes deux yeux ronds.

« Alors, raconte ! Y'a une femme ? »

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Robb avait l'air de bon humeur, comme à son habitude. J'attrapais mon verre pour le suivre à table, on serait bien mieux pour discuter, c'était certain, à peine m'étais-je assis qu'il me demanda si j'avais joué les prolongations. Je le regardais hausser les sourcils avant de me mettre à rire. Ce mec était vraiment bête et le pire c'était que c'était mon meilleur ami, je ne pouvais même pas faire comme si je ne le connaissais pas.

« Oh, mais tu sais, j'étais bien trop occupé pour te prévenir, tu t'en doutes bien. Jamais je ne pourrais t'oublier mon Robbichou, pour qui me prends-tu ? »

Je le regardais outré, avant de me remettre à rire. C'était une sorte de petit jeu que nous avions entre nous et qui nous faisait bien rire. On avait peut-être des humours pourris, mais on le partageait, donc ça nous allait très bien. Un blonde passa et Robb la remarqua bien avant moi. Il fallait dire que je n'avais pas vraiment pris le temps de regarder les gens qui nous entouraient. Je tapais sur l'épaule de mon ami à la remarque qu'il fit sur la jeune femme, parfois il abusait, mais il fallait avouer que cette fois-ci il n'avait pas tort. Je n'aimais pas les femmes vulgaires, je préférais celle plus discrète avec beaucoup plus de classe.

« Toujours au taquet à ce que je vois. D'ailleurs, il serait temps d'avancer avec ta « Clo' », tu ne crois pas ? Tu commences à prendre racine mon vieux. »

Alice était une fille bien, du genre qu'il aurait fallut à Robb pour se poser un peu, mais apparemment, il était totalement aveugle et n'avait pas l'air de voir comment la jeune femme le dévorait des yeux dès l'instant où débarqué dans une pièce. Personnellement, ça me faisait bien rire, mais je savais très bien qu'à un moment ou un autre il allait se passer quelque chose entre ces deux-là, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Ce n'était qu'une question de temps et parfois j'essayais de faire évoluer les choses un peu plus vite, mais c'était sans compté l'aveuglement de Robb qui s'entêtait à me dire qu'il n'y avait rien entre lui et Alice. Mon œil, oui.

Le regard qu'il me jeta par la suite ne présageait rien de bon. C'était celui du mec qui voulait me tirer des informations. Ça lui arrivait de temps en temps, sans prévenir. Chez lui aussi le manque de sommeil était nocif. Enfin, ça lui arrivait plus souvent à lui qu'à moi, puisque même si j'avais des petites tendances à l'insomnie j'arrivais à dormir la majeure partie du temps, alors que lui passait plus de temps éveillé qu'endormi et parfois ça se ressentait. Je faillis m'étouffer en entendant sa question. Il était fou, pourquoi me demander ça comme ça ? Il savait très bien que depuis ma femme il n'y avait plus vraiment eu de « femme ». J'avais partagé mon lit avec de jolies jeunes femmes bien entendu, au bout de trois ans, je n'osais même pas imaginer l'état sinon, mais je n'étais plus jamais retombé dans les filets de la gente féminine. Je m'étais laissé prendre une fois, mais pas deux.

« Une femme ? Non, pas depuis la dernière fois. »

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Robb & Aedan

Mardi 7 Mai

Ah ! Ca me rassurait de voir que mon pote ne m'avait pas oublié ! Faut dire qu'une soirée seul à l'Avalon c'était pas gégé, je pense même que je serais repartie sans même boire un verre. On avait des mimiques que, souvent, on ne saisissait qu'entre nous, ce qui nous faisait bien marrer, car les gens autour de nous ne savaient jamais ce qu'on pensait. Je me disais qu'en duo, on serait des monstres au poker ! Il revient sur le sujet de Clo' et je poussai un petit soupir. Il n'y avait rien entre elle et moi, loin de là, c'était juste une jeune femme sympathique, que j'adorais vraiment, mais je ne me voyais pas sortir avec elle.

« Nah sérieux, c'est pas ma Clo', y'a rien entre elle et moi, vraiment. J'suis désolé, elle est trop coincée, j'vais pas lui faire du charme alors que si je lui prends la main, elle risque de s'évanouir. Elle est gentille et mignonne, mais bon... Puis tu sais que j'suis un vrai "salaud", j'vais plus la faire souffrir qu'autre chose, j'suis pas comme Arthur ou toi, tu vois, j'sais pas m'exprimer, j'sais pas les prendre en main. Alors pourquoi j'irai la rendre malheureuse ? »

C'est vrai ça ne servait strictement à rien, elle méritait mieux qu'un vieux crouton que moi. Bon, demi-vieux crouton, faut pas déconner. Nah, beau trentenaire voilà, c'est encore mieux. Puis fichu Aedychou, il avait le chic de détourner subtilement toutes les conversations pour les passer à son avantage. Doué et malin le poète, mais je comptais pas me laisser faire ! D'ailleurs en parlant de pas se laisser faire, j'avais entendu de sales rumeurs à son sujet à la fac. J'avais beau ne pas y être souvent, et passer pour un bout-en-train aux allures de char d'assaut, je cachais bien ce petit côté sniper. J'étais à l'affût de tous les sales trucs qu'on racontait sur mon pote, et franchement j'étais déçu de la jeunesse, non pas que j'étais un vieux chêne d'un siècle passé. Toutes ces gamines se prenant pour des femmes et lançant des rumeurs à la con me rendaient malade. S'il y avait bien un truc auquel fallait pas toucher, c'était bien mon pote.

« Alors sinon, j'ai entendu ce qui se passe en ce moment à la fac. J'me suis retenu de pas choper une gamine pour taper sur l'autre, sérieusement. J'me suis dis que t'allais bien gérer la chose tout seul, mais quand même, faudrait que tu les calme. Mais d'un autre côté, Aedychou, faut pas que tu te dises que les femmes sont toutes pareilles. Y'a des femmes, même des jeunes femmes qui sont très gentilles et honnêtes. Tu vois Clo' ? Ben voilà, mais cherche pas, je la protège haha, on touche pas. »

J'essayais de lui faire comprendre que si moi je devais me bouger les fesses pour me caser, lui aussi, même si c'était difficile à concevoir, j'aimais pas voir mon pote comme ça, à collectionner des coups d'un soir. Ça lui allait pas. Il était le genre de mec qui sait prendre soin de sa copine, pas comme moi.

« Qu'en est-il de ta p'tite protégée là... Amilize, Amalize, Ama quoi. Elle a l'air sympa la petite. »

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Viens boire un petit coup à l'Avalon

Robb me parle d'Alice, m'assurant que ce n'était pas « sa Clo' » et qu'il n'y avait rien entre eux. Mouais, il pouvait dire ça à qui il voulait, mais pas à son meilleur pote. On ne me la faisait pas à moi. Enfin, c'était vrai que quand on connaissait Alice on se demandait comment elle faisait pour être attiré par Robb qui était totalement son opposé, mais c'était justement ce qui était mignon quand on les voyait tout les deux. Un peu comme le yin et le yang, les opposés qui s'attiraient. Je secoue la tête, pour montrer que je ne suis pas d'accord avec lui. Robb est bien trop pessimiste en ce qui concerne ses relations. S'il collectionne les histoires d'un soir c'est juste parce qu'il se croit incapable de s'occuper correctement de quelqu'un d'autre que son Jarvis. Je ne suis pas d'accord avec lui, je commence à bien le connaître et je sais très bien qu'il est capable de prendre soin de quelqu'un.

«Qu'est-ce que tu en sais? Je ne vois pas pourquoi elle serait malheureuse, tu risques de lui taper sur les nerfs, ça c'est sûr, mais tu peux très bien la rendre heureuse. Crois-moi. »

On faisait une belle paire de bras cassés, lui et moi, à se croire incapable d'aimer et d'être aimé. C'est certainement pour cela qu'on collectionne les histoires sans lendemain, parce que c'est bien plus facile. Quand on promet rien, on ne risque pas de décevoir, ni d'être déçu en retour. Cependant, je sais très bien que Robb est totalement à côté de la plaque.

Finalement, il change de sujet. Il me parle des rumeurs qui courent sur moi à l'Université. Décidément, ça commence à faire beaucoup. Les gens ont tendance à faire d'un grain de poussière toute une montagne. Je n'y peut rien si des gamines prennent leur rêves pour des réalités. Il me conseille de les calmer, je n'ai pas l'intention de les laisser faire, mais d'un autre côté, je ne vois pas comment je peux faire à part leur taper sur la tête jusqu'à ce qu'elles oublient. Pas sur que ce soit bien vu par le corps enseignant. Puis il se met à parler des femmes qui ne sont pas toutes si mauvaises que ça. J'en doutes. Depuis Elizabeth, je n'ai jamais eu l'occasion de me reposer avec une autre femme. C'est un peu comme avec l'écriture, je n'arrive pas à m'y remettre. Je hausse les épaules.

« Mouais, je ne suis pas si sûr de ça par contre. Tu as peut-être trouver une perle rare avec Clo, mais ça s'arrête là. On a pas tous la chance d'avoir une jolie infirmière. »

Je me mets à rire, avant de boire une gorgé de mon verre. Alors qu'il me parle de ma petit protégée. Je lève un sourcil avant de repenser à Amalys. Il devait certainement parler d'elle. Je souris en repensant à cette jeune fille. C'était l'une de mes meilleures élèves. C'est une jeune femme pleine d'esprit et qui est capable d'aller loin si elle s'en donne les moyens.

« Amalys. Elle m'a demandé de l'aide pour son manuscrit., elle veut devenir écrivain. En temps normal, je n'accepte pas je n'accepte pas ce genre de collaboration, c'est bien trop d’investissements et de responsabilités, mais là je ne sais pas je n'ai pas su dire non. »

C'était d'ailleurs bizarre, Amalys n'était pas la première de mes étudiantes à me demander de l'aide pour ce genre de travail, mais jusque là, j'avais préféré gentiment refusé. Je suis peut-être écrivain, enfin, plutôt je l'étais, mais ce n'est pas pour cela que je suis forcément de bons conseils. Je préfère donc les aiguiller vers des gens pour qui c'est le métiers. Je ne tiens pas à prendre ce genre de responsabilités, trop grandes à mon goût. Cependant, avec elle c'est différent, je ne pouvais pas lui dire non, sans savoir pourquoi. Jusque là je n'avais pas regretté, ce que j'avais lu de son manuscrit était prometteur. Pourtant, malgré ça je sais très bien que ce n'est pas une bonne idée tout ça.

« Je ne sais pas si j'ai bien fait d'accepter, je ne veux pas que ça attise les rumeurs à mon sujet... »

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Robb & Aedan

Mardi 7 Mai

Moi taper sur les nerfs de quelqu'un ? Grand dieu jamais ! Je suis un saint, que diable ! Puis je me connais très bien, Clo ' se fourvoie, elle pense peut-être que je suis un type bien, mais moi j'en doute fortement. Bwah, et puis ce n'est pas comme si elle était intéressée. Si ? Mon dieu ! J'te demande à toi, le salaud là-haut, de pas me faire un coup pareil dans le dos, genre le drama amoureux de la fille qui dit au gars « je t'aime » pour qu'il s'enfuie ensuite en laissant la nana pleurer sous la pluie. Nein nein nein ! Je refuse ! Bon c'est vrai qu'en tant qu'infirmière elle a des arguments imparables... Mais pas que ! Et... RAH ! Aedychou ! Il est fort, il est très fort pour toujours me faire complimenter Clo', ça traficote, c'est malin un poète ! Vil personnage ! Bon, je suis d'accord sur un point : Clo' est une perle rare. Mais je suis certain de ne pas être fait pour elle, elle ne voudra pas de moi de toute façon. J'suis trop con pour une fille aussi timide et aussi gentille qu'elle. Qu'est-ce qu'elle ferait d'un vieux croûton comme moi, hein ?

On en revient à Amalys, ah, ça fait du bien ! Changement de sujet, youpiii ! J'aurais pas à me mettre dans l'embarras comme ça. Arrête de penser à Clo', Robb, on parle de ton pote là, voilà, pas... MAIS NON ! N'imagine pas Aedan en jolie rousse ! Oh mon dieu ! Vite, j'aligne mon verre. Ah, ça fait du bien... Aedan est brun, il a retrouvé ses lunettes, ouf ! Bon, il disait hésiter, qu'il avait mal fait, mais je savais, lisais en lui ; Il en avait envie de cette collaboration. Et c'était pas plus mal pour le réconcilier avec le monde de l'écriture, il avait pas sorti de bouquin depuis des lustres et ça me faisait mal au cœur de voir ça. Puis les rumeurs, suffisait que je fasse le méchant flic, le salaud, l'ami méchant vilain tout plein du beau et charmant prof' Starck, et le tour était joué. Bande gamines va, les hormones ça réussit pas aux jeunes de maintenant. Quoi que je suis pas si vieux.

« Bwah, t'en fais pas mon poto, laisse ces gamines où elles sont si un jour ça dérape j'irai les balancer sur les falaises ou les noyer dans l'océan, HAHA ! Haaa... C'est bon de rire un peu, tu devrais faire pareil. Allez t'en fais donc pas, si t'avais envie de l'aider bah pourquoi hésiter ? Ce qui est fait est fait puis voilà, c'est pas la mort ! Si elle approche un peu trop bah... Nah on va tourner ça comme ça : Si c'est une méchante fille qui a caché son jeu, tu la balances sur les falaises, si c'est une gentille fille... Laisse ton python remuer, ça te fera pas de mal. »

Je m'attendais à un sermon, aussi j'adoptais l'auto-défense des « yeux-de-chien-battu et-au-secours-patron-Aedan-est-devenu-fou-il-veut-me-tuer-power ». Je lâchai encore un rire pour détendre l'atmosphère, bien que c'était pas tellement ça qui était tendu, enfin bref ! Y'avait cette blonde qui arrêtait pas de me fixer, et moi je souriais comme un gentleman. J'te fais rêver hein ? Ben tu m'auras pas ! Essuie le lait du coin de ta bouche et on en reparlera ! Ah c'était pas du... Peu importe !

« 'Fin si tu as des soucis, hésite pas, j'suis là moi. Bref, ça te dirait de continuer la soirée chez moi ? J'ai une super nouvelle stéréo avec des enceintes partout dans l salon et le hall, tu verrais la bête ! Avec pas mal de basse, tu vas aimer ! Et au moins on pourra faire les cons. J'ai pas de belle proie ce soir. »

Puis j'avais pas envie de tomber un jour sur une Clo' en furie qui me mettrait trois baffes parce que j'aurai trop fait le con. Ou même sur Arthur pas content en talons aiguilles et... Rah ! Mais c'était quoi ce whisky ?!

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Viens boire un petit coup à l'Avalon

Le sujet Amalys est un peu sensible. Parce que deux parts de moi s'oppose dans l''histoire et pas des moindre. D'une part, le professeur et ça déontologie qui me dit que je ne devrais pas m'approcher d'aussi prêt d'une élève et de l'autre l'écrivain qui sait très bien à quel point il est dur de commencer dans ce domaine si l'on a pas d'aide. Autant dire que je ne suis pas sorti de l'auberge. Seulement Robb me fait rire, mon meilleur pote est un bourrin, mais il sait toujours trouver les mots pour dédramatiser les choses et l'air de rien c'est important. Enfin, je ne vais quand même pas l'encourager à balancer des étudiantes d'une falaise,, il en serait capable ce fou. Je lâche un petit rire, à ces mots, mais aussi à l'idée d'imaginer un Robb, transformé en hulk ou king kong balançant toutes mes étudiantes à la mer. Bon d'accord, c'est pas drôle, mais j'ai toujours eu un sens de l'humour pourri de toute façon. [/left]

« Tu sais que tu pourrais presque jouer le rôle de ma conscience toi ? Quoique je te vois plus avec des cornes qu'avec des ailes. Tu m'attires vers le mal... ahhh au bûchée » dis-je avant d'éclater de rire et de faire le signe de la croix avec mes doigts.

Il a raison, ça fait toujours du bien de rire et en ce moment j'en ai bien besoin. Beaucoup de rumeurs courent sur mon dos et malgré le fait que le doyen me fait confiance il commence à se laser, on peut le comprendre. Ce mec ne pensait qu'à son baobab c'est pas possible. Mais comment lui en vouloir d'une certaine manière ? Surtout quand il fait cette tête, je me contente de continuer à rire. L'atmosphère est bon enfant, on a pas à se plaindre et on arrive de parler des choses qui pourraient fâcher avec d'autres personnes, c'est un peu ça l'amitié. 

Il me propose son aide en cas de pépin. C'est gentil, mais j'espère ne jamais en avoir besoin. Les blondinettes commencent à tourner autour de notre table, c'est pas bon ça, un peu comme des requins autour d'un surfeur. Très belle image. Avec son tact légendaire, Robb m'invente à partir parce qu'en gros, toutes les filles étaient moches. Il n'avait pas tort, autant aller voir ailleurs.

« Si tu me dis que Jarvis nous a préparé un bon whisky, je te suis. »

Je lui fais un clin d’œil et me prépare à partir, il me semble que l'on a plus rien à faire ici.  
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