40 ans ∞ Wicklow ▬ Irlande ∞ Irlandaise ∞ Agent artistique ∞ Marié même si c'est plutôt proche du divorce ∞ Talùn ∞ Michael Fassbender
12 Décembre 2012, à Kilkee
Chère Aisling,
J’avais besoin de m’exprimer d’une manière ou d’une autre aujourd'hui, pour la simple et bonne raison que j'ai trop pris sur moi ces derniers temps. Puisque tu ne sembles pas comprendre les divers moyens que j’ai employés, je me mets à l’écriture – un talent comme un autre. Je me suis alors empressé de glisser mes doigts contre le crayon et d'imprégner les quelques feuilles de cette encre bleue, formant des mots qui te sont adressés.
J'aurais préféré user de la comédie, notamment parce que la pièce de théâtre que j’ai crée me semblait être plus appropriée pour t’expliquer ce que je ressens actuellement. Toutefois, tu n'as pas paru saisir les mots qui se sont échappés de ma bouche, d'un ton tantôt dramatique tantôt amusant, alors qu'ils t'étaient tout bonnement destinés. As-tu réellement écouté ce que je t'ai joué ? As-tu fait ne serait-ce qu'un peu attention à moi ? Tu paraissais pourtant intéressée, mais je prends conscience que ton indifférence quant à ma passion est déjà présente depuis quelques années, alors je ne m'étonne plus que tes oreilles n'aient pas été attentives ce jour-là. Tu croyais certainement que je ne faisais qu'émettre le point de vue d'un personnage, cependant il était en vérité question du mien. Je ne vais pas te faire lire à nouveau les phrases écrites de mes propres mains, tu risquerais de t'endormir en les lisant - je t'épargne cette souffrance liée à ton désintéressement total, prends ça pour un signe de mon affection éprouvé à ton égard. Il s'agissait d'un homme qui voue une fascination pleine et entière pour son magnifique jardin, qui s'avère être une véritable obsession. Il s'est toujours efforcé à faire comprendre à son entourage à quel point cet espace vert comptait pour lui, mais ses fleurs étaient les seules à le comprendre. Selon lui, elles faisaient en sorte de lui répondre avec autant d'intérêt qu'il s'occupait d'elles, malgré le fait qu'elles ne puissent pas lui témoigner autant d'affection. Il les considérait comme des rayons de soleil dans sa vie misérable, qui lui permettaient d'oublier quelques minutes le monde qui l'entourait, le déprimait et le tiraillait. Son jardin, c'était le monde auquel il appartenait ; le monde où les êtres auxquels il tenait le plus se localisaient. Je ne suis pas passionné par mon jardin, toutefois tu seras capable, même avec ton esprit peu littéraire, de faire une comparaison avec mon métier. Mon monde est représenté par ce jardin, mes artistes par ces fleurs. Seulement, si tu avais su ne serait-ce qu'une minute voir plus loin que le bout de ton nez, tu l'aurais peut-être comprise. Tu es restée obnubilée par ta cuisine sans prendre le temps de m'écouter, ainsi tu n'as retenu aucun détail nécessaire à cette compréhension. Tu penses me connaître, et tu te trompes. Tu penses que savoir ce qui s'est passé auparavant dans ma vie, te permet d’affirmer que tu me connais. Seulement il en faut plus pour me déchiffrer, commence par m'adresser un peu d'attention - ce serait un bon début. Tu ne sais rien de moi, Aisling.
Que connais-tu réellement de moi ?
Tu sais que je suis né le 22 Mars 1973, étant donné que tu n'oublies jamais mon anniversaire. Tu connais également mon long parcours, avant d'avoir pris la décision de venir à Kilkee il y a maintenant moins d'un an. Je pense que tu l'as déjà entendu une paire de fois, puisque les gens ne s'intéressent plus qu'aux diplômes et à la manière utilisée pour en arriver à cette situation actuelle. Tu n'as donc pas pu échapper à ces informations, qui sont d'une importance considérable pour toi désormais. Tu pourrais en parler à ma place, si on prenait en considération ta connaissance sur le sujet ! J'ai vécu dans ma ville natale, à Wicklow, durant près de dix-huit années, autrement dit jusqu'à ce que mes années lycée soient terminées. Suite à ces heures de révisions intenses, dans le seul but obtenir le premier vrai diplôme qui représente une partie de notre avenir, j'avais l'intention de rejoindre une filière qui me permettrait d'acquérir un niveau élevé en tant qu'acteur, toutefois plus que celui que j'avais atteint auparavant. En effet, depuis mes 8 ans, mon unique rêve était de devenir un comédien célèbre. Je prenais déjà des cours de théâtre en dehors de l'école, même si au début ce n'était pas gagné à cause de mon père. Il était en désaccord pour une raison que j'ignore, certainement parce qu'il aurait préféré que je fasse du football ou n'importe quel autre sport. Heureusement pour moi, ma mère se révélait être la raison de mon père. Elle me défendait chaque fois qu'elle en trouvait la nécessité, car elle refusait catégoriquement que son propre fils vive selon les envies de son mari. Je devais faire mes choix et vivre de mes propres ailes, au risque de les briser quelquefois.
Ainsi, voulant voir mon rêve se réaliser, j'ai tenté de me perfectionner le maximum durant deux années après le lycée. J'ai participé à des castings pour des petites pièces de théâtre, mais mes auditions n'ont jamais rien donné. Au lieu d'être devenu un acteur célèbre, je suis devenu un comédien raté. En plus, j'avais perdu tout espoir d'être reçu un jour. J'avais beau également être optimiste à l'époque, il fallait nettement se résigner une bonne fois pour toutes : l'optimisme s'envole un jour ou l'autre, pour laisser place à réalité de la situation, à la raison. Mes parents m'ont toujours déclaré : «
Si tu n'as pas de contacts dans le monde des Arts, il te reste peu de chances pour devenir une star. » Pourtant, je ne les ai jamais écoutés, préférant me consacrer à ces cours de comédie plutôt que de penser à l'idée de les abandonner. Un rêve peut seulement être réalisé si on tente de faire en sorte que ce soit le cas, toutefois je ne pouvais m'y consacrer toute une vie sans obtenir de résultats convaincants.
Alors ne sachant pas quoi faire de ma vie à mes 20 ans, ma mère s'est renseignée à ma place - apparemment plus inquiète que moi. Il lui a suffit de faire quelques recherches sur internet pour trouver un métier qui conviendrait presque à mes attentes, et qui serait néanmoins dans les mêmes domaines. C'est de cette façon que je me suis alors penché sur le métier d'agent artistique sans vraiment tenter celui de comédien, me disant que vivre grâce à des artistes plus brillants que moi serait aussi une bonne idée. Je n'ai pas perdu de temps pour m'inscrire à l'université connue de Dublin, nommée University college Dublin National University of Ireland, afin de débuter un 'Bachelor' en médiation culturelle durant 3 ans. Sans me lancer des fleurs, je brillais. J'étais un des meilleurs de ma promotion et je m'impressionnais moi-même par ma culture artistique. Il n'y avait pas seulement du théâtre et pourtant, je parvenais à réussir dans les autres domaines. Musique, cinéma, littérature... Tout y passait, tout me plaisait. Même si je n'étais pas dans la filière que je pensais m'être destinée - celle du théâtre, je m'y retrouvais. J'étais comblé, épanoui durant ces années qui m'ont tant appris. Il n'y avait plus aucune hésitation à émettre : j'étais dans ma voie, celle qui était réellement pour moi.
En plus, bien que mes études se déroulaient à Dublin, je continuais de vivre à Wicklow. J'éprouvais un certain attachement vis-à-vis de cette petite ville, dans laquelle j'ai vécu mes plus belles années. J'habitais toujours chez mes parents, n'étant absolument pas dérangé par le fait d'entreprendre 1h30 de voiture par jour. J'aurais pu me trouver un logement sur place, seulement je n’aimais pas l’idée de vivre dans la capitale. Beaucoup trop de monde et je n'étais pas charmé par l'architecture qu'elle offrait à ma vision. Chaque jour, je prenais donc la voiture et faisais 45 minutes de route l'aller. Être un étudiant de l’université de Dublin me permettrait d’être mieux vu, ainsi j'ai continué mes études dans cette école prestigieuse avec un 'Bachelor of Honor' puis un 'Master' en gestion, économie et droit, afin de me familiariser davantage avec le monde qui m'attendait sagement. Obtenant toujours de bonnes notes et appréciations, je n'ai pas eu de grandes difficultés pour obtenir mon diplôme après cinq ans d'études. En même temps, je suis quelqu'un de travailleur et sérieux, alors je n'avais pas de problème au niveau des révisions.
A mes 25 ans, j'ai alors commencé le métier à Dublin, ne désirant toujours pas quitter ma famille à Wicklow. La proximité de ces deux villes me permettait de garder cette vie professionnelle et familiale, à laquelle je tenais beaucoup trop pour m'en détacher. Tu sais parfaitement que mes deux parents étaient des personnes chères pour moi, pareillement pour mon petit-frère, ma cadette et mes deux aînées, et qu'ils le sont toujours, mis à part mon père qui fait désormais partie du firmament, faute d'une simple crise cardiaque. Tu sais aussi que les plus grands se trouvaient déjà dans la capitale, et qu'il m'était presque impossible de me faire une place parmi eux. Le problème de l'agent artistique consiste en un manque important de débouchés, qui se caractérise par des places limitées. C'est seulement à mes 27 ans, après deux années de recherches intensives, qu'on m'a enfin pris en tant qu'agent artistique dans une espèce d'entreprise réservée pour les comédiens de théâtre. L'offre ne pouvait que me plaire étant donné que ce domaine est l'art que je préfère le plus au monde. Mon rôle était seulement de rechercher des comédiens qui seraient susceptibles d'accepter une proposition d'un réalisateur peu connu, mais qui seraient excellents. J'allais alors dans les théâtres pour regarder des pièces, griffonnait quelques notes sur les compétences de certains afin de les indiquer à mon directeur le lendemain. C'est seulement lui qui me donnait l'accord d'aller proposer aux comédiens une offre en dehors du théâtre, je devais toujours me référer à lui.
Cette épisode de dépendance totale et d'aucune autonomie n'a heureusement duré que le temps de trois ans. J'avais postulé entre temps dans d'autres agences d'Irlande et avec mes compétences ainsi que mon expérience de trois ans, ils n'ont pas hésité à me prendre du côté de Belfast. C'était un poste qui me permettait beaucoup plus de choses qu'à Dublin. J'étais toujours rattaché à une agence, mais j'avais la chance de me débrouiller par mes propres moyens. Je devais toujours faire des compte-rendus et passer par le directeur pour les choix principaux, seulement je pouvais faire ce que bon me semblait, aller où je le souhaitais, dans le seul but de dénicher les nouveaux artistes. Au début, je me consacrais seulement sur la ville, puis doucement j'ai compris que le reste du monde comprenait d'autres artistes. Je faisais nettement plus attention en fonction du temps, aux capacités présentes et futures des jeunes gens dont je m'occupais. Alors je traversais le monde entier, voyageant un peu partout pour dénicher les plus Grands. Australie, États-Unis, Canada, Norvège, Finlande - où j'ai par ailleurs rencontré Sixsmith, un de mes protégés que je ne voudrais en aucun cas perdre, compte tenu de son talent qui m'impressionne de jour en jour. Pianiste et comédien, il est de loin l'artiste le plus brillant dont je m'occupe avec grand plaisir.
Depuis mes 30 ans jusqu'à mes 39 ans, j'ai travaillé dans cette agence sans prendre réellement mon envol. Cette situation me plaisait de toute façon puisque j'étais tout de même libre et j'avais une certaine popularité désormais. Pourtant, j'avais ce besoin d'être totalement indépendant, sauf que je n'en ai jamais eu vraiment l'occasion. C'est seulement au mois de Mars 2012 que je me suis décidé, lorsque la radio diffusait une certaine annonce sur la ville de Kilkee que je ne connaissais pas même de nom. Elle indiquait que cette ville devenait artistique et j'ai entendu dans cette annonce, un moyen de satisfaire ce besoin qui se faisait plus grand depuis quelques temps. Je n'ai pas hésité une seule seconde pour m'y rendre, abandonnant mon travail à Belfast au risque que ça se répercute sur mes artistes. Mais je tiens chaque fois tellement à eux que j'ai tout de même pris le soin avant de partir, de les mettre en collaboration avec d'autres agents, ce qui leur permettraient assurément de garder leur statut de star. Kilkee était à environ 5 heures de Belfast si tu te souviens bien, alors nous avons foncé sans se prendre la tête. Plus aucune agence qui me contrôle, je me débrouille cette fois-ci réellement par mes propres moyens. Je décide vraiment des artistes que je veux, continue de voyager à travers le monde parfois. Indépendant, c'est le mot parfait pour désigner mon statut actuel en tant qu'agent artistique.
J'appelle quelquefois mes anciens protégés pour savoir si tout va bien, comment se passe leur nouvelle vie sans moi. Je suis constamment inquiet à leurs sujets, j'ai besoin qu'ils me disent que tout roule pour être apaisé. Je m'occupe trop d'eux dans ta conception des choses, parfois même je leur consacre mes soirées et mes week-ends. Ils prennent certainement trop de place à ton goût, mais tu dois savoir une chose : je les considère comme mes... Enfants. Ce ne sont pas seulement des artistes à qui je dois permettre une totale réussite, et ce ne sont pas des amis ou que sais-je encore, mais je pourrais plutôt les caractériser comme des bébés qui ont besoin de mon aide, auxquels je prends soin avec un certain plaisir. Ils ont besoin de moi et j'ai besoin d'eux, ça fonctionne dans les deux sens. Relis le passage sur l'homme avec son jardin enchanteur, tu comprendras que ces jeunes m'enchantent. Ils me rendent tantôt enfant devant leurs stupidités puériles et blagues à tout va, tantôt adulte quand leur sérieux ne tient qu'à un fils et que je me dois alors de gueuler un coup. Ce sont des jeunes qui ont besoin d'une oreille attentive, d'aide, de conseils, qu'on les guide. Et je suis là pour eux. Ils me permettent d'ignorer le reste du monde pour quelques temps, de me concentrer seulement sur mon travail.
Grâce à eux, je suis un véritable passionné, cherchant dans les quatre coins du monde le meilleur artiste possible. Qu'ils soient des acteurs ou des artistes, qu'ils jouent un instrument de musique, une pièce ou qu'ils soient doués avec les lettres, tous me font rêver d'une manière qui leur est propre. Ils me tordent les tripes à leurs façons, et c'est tout ce que je recherche en eux. Je ne souhaite plus obtenir des artistes que l'on trouve partout, reflétant la musique pop, les comédies grotesques ou encore les romans sans fond de nos jours. Ils doivent se caractériser par une certaine originalité qu'on ne voit nul part ailleurs et je pourrais chercher le meilleur violoniste durant des décennies s'il le faut, mais je trouverais dans tous les cas. Il est difficile de me convaincre, on peut être doué dans un domaine sans parvenir à me faire esquisser un sourire, à me faire verser quelques larmes en touchant ce peu de sensibilité que j'ai en moi, à me donner l'envie de jurer, de rire. Je recherche des artistes dont la principale qualité est d'avoir un fond, un style propre et non recopié. Quelque chose d'original qui m'attire. Mais tu ne sembles jamais avoir admis cette passion que j'éprouve pour mon métier, ou plutôt tu n'as jamais voulu l'accepter. Je regrette parfois de m'être marié avec toi, pour la simple et bonne raison qu'en te montrant égoïste par rapport à mon métier, c'est comme si tu refusais d'accepter une part de mon être. Car oui Aisling, être agent artistique est une part trop importante de ma personne, que je ne pourrais jamais retirer. Pas même pour toi ou ma famille. Tu as pu voir que je ne descendais plus que quelques week-end dans l'année jusqu'à Wicklow afin de les revoir, tant lorsque nous étions installés à Belfast qu'à Kilkee. Je les aime évidemment toujours autant, je les garde toujours autant dans mon crâne, toutefois je ne peux plus leur accorder autant de temps qu'avant. Mes protégés avant tout.
Depuis que nous sommes à Kilkee tu penses me connaître, mais tu te fiches de ma vie actuelle. Tu préfères seulement te rappeler de nos souvenirs communs, de notre mariage et notre rencontre. Moi aussi je me souviens qu'on s'est connus à Belfast à mes 31 ans, autrement dit un an après mon arrivée, grâce à un ami commun. Pourtant, est-ce que ça signifie que je te connais ? Non. Je n'avais jamais vraiment connu l'amour. J'avais seulement eu des amourettes durant mes années universitaires, mais ça n'avait jamais duré plus longtemps qu'un an. J'ai eu la sensation de connaître l'amour avec toi, mais désormais j'ai plus cette sensation que tout est allé trop vite... nous voilà déjà avec 6 ans de mariage derrière nous et 9 de relation. C'est fou, pas vrai ? Tellement fou d'avoir l'impression de n'avoir qu'un lien de proximité sans aucune complicité ; nous nous parlons à peine, mettant de plus en plus de distance entre nous.
Mais comme à mon habitude, je suis incapable de me livrer à toi. Je préfère prendre sur moi et faire semblant d'apprécier cette situation, tout autant que toi d'ailleurs. Il n'existe plus d'étincelles dans tes yeux qui traduisaient tout ton amour et bonheur en ma compagnie. Tes sourires paraissent désormais mensongers et forcés, reflétant parfaitement tout le malheur accumulé et ton désespoir. Cette souffrance s'est infiltrée dans chacun des pores de ta peau et s'est doucement glissée dans tes yeux. Tu n'as plus ses yeux étincelants et brillants de joie qui m'ont tant fait chavirer ; il ne reste plus qu'un regard vide et perçant, qui ne cherche qu'une explication pour comprendre cette situation misérable dans laquelle nous nous trouvons en ce moment même. Elle est pourtant simple : tu n'as jamais pris le temps de comprendre la passion que j'éprouve pour mon métier, cette fascination pour mes gamins. Je ne peux satisfaire ton envie et besoin d'enfants, tout simplement car de mon côté j'en ai déjà. Nos vies sont séparées, et nous deux, nous nous sommes éloignés. Très certainement par ma faute, mais comme cet homme avec son jardin, il est impossible de retirer une passion de ma vie. Je ne ferais que la dissimuler, mais je ne pourrais jamais l'enfouir loin de moi. Elle est là, au creux de mon ventre. Elle me fait vivre, me rend heureux. Voudrais-tu la faire disparaître, au risque de rendre mon regard aussi vide que le tien ?
J'ignore pourquoi je te raconte tout ça alors que tu sais probablement déjà la plupart. Certainement pour que tu saisisses davantage que tu ne me connais pas, si bien que tu gardes en ta mémoire uniquement ces éléments-là de ma vie entière. Tu prétends m'aimer, toutefois cet amour relève du mensonge et d'un aveuglement Aisling... il serait temps que tu en prennes conscience. Mon métier te semble être ce qui bousille notre mariage, mais j'ai envie de te dire qu'il me rend meilleur. Mes jeunes protégés me rendent bien plus vivant que n'importe qui, chaque fois que je m'entretiens avec eux, j'ai le cœur léger. Ce métier a une valeur inestimable pour moi, tu es dans l'obligation d'y faire avec. Cette lettre désigne certains faits qui m'importent et que tu ne dois jamais négliger ou oublier. Souviens-toi, s'il advenait qu'une séparation s'impose, que tu connais seulement des bouts de ma vie, et que tu es incapable de me décrire, me définir par de simples mots. Je ne suis pas irréprochable non plus, je ne m'intéresse plus à toi depuis quelques mois déjà, te rendant gentiment la pareille. J'ai la sensation qu'on tourne en rond, que de toute manière notre relation est brisée par cet amour envolé. Alors j'écris avec cet espoir désespéré de trouver un jour ou l'autre, une solution à cette situation qui est en train de nous tuer à petit feu tous les deux.
En espérant qu'un jour j'aurais le courage de te tendre cette enveloppe ou qu'un jour tu la découvres par hasard,
Ton époux.
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Sam 25 Jan - 14:27
:faint: 
Je le joue également sur un forum, ce gars est juste orgasmique. 
