Rencontre autour d'un boulet ▲ Lloyd

♦ Messages : 122 ♦ Date d'inscription : 18/10/2013

Lloyd & Iris ◮ Rencontre autour d'un boulet

Iris est arrivée à Kilkee depuis quelques semaines maintenant et elle faisait ce qu'elle pouvait pour s'intégrer, mais ce n'était pas forcément facile quand on était aussi timide qu'elle. Toutefois elle faisait des efforts et dans l'ensemble les gens qu'elle avait rencontré jusque là avait été tout à fait courtois avec elle, voir même sympathiques. Bien entendu il y avait eu Lucas, qui l'avait accueillit à son arrivée, mais depuis la soirée qu'il avait organisé elle n'avait plus eu l'occasion de le revoir. Elle avait donc du se débrouiller toute seule comme une grande. Ce fut d'ailleurs trois jours après cette soirée qu'elle s'était décidée à se trouver un passe-temps, n'étant pas encore prête à reprendre le travail, surtout que les place en tan que conservatrice n'étaient pas choses courantes et encore moins dans une petite ville comme Kilkee. Son choix s'était porté sur la musique. Ce n'était pas une chose qu'elle connaissait, mais c'était justement ça le but.

C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle s'était décidée à aller sur la place ce jour-là. D'abord, parce que depuis son son arrivée elle n'avait pas vraiment eu l'opportunité de s'y rendre, mais aussi parce qu'elle souhaitait écouter le bruit de la mer rencontrant les falaises. Elle prit donc son sac et elle partit sur la route de la plage qui se trouvait au abord de la ville.

Une fois là-bas, elle fut impressionnée par le décor. L'océan devant elle n'était pas le même que ceux qu'elle avait eu l'habitude de voir et pourtant elle en avait vu grâce aux nombreux voyages de son père. Sauf que là, c'était bien différent. Ça devait être l'air irlandais. Elle s'installa donc tranquillement au bord de l'eau, son regard se perdant rapidement à l'horizon. Le bruit de l'eau lui vidant totalement l'esprit. C'était plutôt agréable d'arrêter de penser ne serait-ce qu'un instant, absolument reposant, presque comme une berceuse.

La brune aurait presque pu s'endormir si une voix ne l'avait pas tiré de ses rêveries. Elle releva la tête pour voir de quoi il s’agissait. Un homme se dressait à ses côtés, l'air sur de lui. Elle avait beaucoup de mal avec les inconnus, surtout masculins, l'esprit encore trop chargé de ses mauvais souvenirs. Cependant, elle voulait faire des efforts. Elle était là pour ça après tout. Elle déchanta rapidement à l'entente du « Mademoiselle » de cet inconnu. Il n'avait pas l'air très attrayant et il se révéla vite collant, réveillant par la même occasion les mauvais souvenirs qui l'avaient poussé à quitter son pays pour venir en Irlande. Encore une fois, elle regretta de ne pas avoir assez de repartie pour pouvoir le renvoyer chez lui sans détour. Surtout qu'il n'avait pas l'air de comprendre qu'il n'était pas le bienvenue. Elle se releva dans l'optique de tourner les talons en s'excusant et de partir le plus vite possible, mais l'inconnu lui attrapa le bras l'empêchant d'avancer d'avantage. Un nœud se forma dans sa gorge, elle avait l'impression de revivre un vieux cauchemar. « Laissez-moi partir, on m'attend » dit-elle dans l'espoir de le dissuader et enfin être tranquille. Mais le rire gras du gars en face lui fit bien comprendre qu'il ne la croyait pas la moins du monde. Elle ne savait absolument pas comment elle pourrait s'en débarrasser, elle n'était pas une très bonne menteuse et la peur commençait peu à peu à l'empêcher de réfléchir correctement.

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Rencontre autour d'un boulet

Cela faisait un moment que tu barbotais dans l'océan Atlantique. La plage de Kilkee était magnifique et l'eau si bleue et propre qu'avec des températures aussi chaudes comme on en avait plus eu depuis des années tu avais décidé de te baigner. Short de bain rouge et pectoraux au vent, tu t'étais lancé sur les vagues comme un fou allié. A traîner là et à braver la force de la houle, une jolie blonde t'avait fixé un moment et tu lui avais souri poliment, jusqu'à ce qu'une bande de types d'à peu près ton âge te propose de faire du beach-volley, ce qui te réjouissait même si tu ne connaissais pas vraiment toutes les règles. Le plus important était que tu avais rejoint l'équipe à qui il manquait une personne et qu'avec, vous aviez mis une volée à l'équipe d'en face, tout ça dans la bonne humeur. C'est qu'il y avait pas mal de monde et de plus en plus avec le beau temps, mais surtout aussi que depuis que cet article de félicitations avait été publié, beaucoup de gens déménageaient à Kilkee. Et y bon vivre n'était pas juste un effet de style dans une phrase imprimée en caractère gras sur du papier de journal. Kilkee avait vraiment tout pour plaire et se modernisait de plus en plus. Tu t'y sentais déjà chez toi d'ailleurs, c'était un peu ton Miami irlandais à toi et tu regrettais qu'on ne trouve pas pareille place au Pays-de-Galles. Finissant la partie avec tes coéquipiers de fortune, tu leur fis faux bond pour retrouver la force de l'océan, histoire de t'arracher à tout ce sable. Tu adorais l'eau, tu avais toujours été plus ou moins attiré par elle, mais pas autant que la terre. Rien ne vaut d'avoir les pieds ancrés dans le sol rafraîchi par la rosée du matin.

Tu revins sur la terre ferme pour te poser sur ta serviette de plage, près de tes affaires qui n'avaient pas bougé d'un poil. Décidément, tu pouvais presque croire que les personnes présentes ce jour-là, sur cette plage, étaient des plus raisonnables. Le pire c'est qu'on ne connaissait pas encore ta tête, donc on ne pouvait pas se sentir en danger face à toi, de toute façon tu n'allais pas sur le terrain pour faire des démonstrations de force, tu étais juste là pour observer, simplement. Et justement, en parlant d'observation, tu tombas sur une scène qui ne te plaisait pas alors que tu buvais un peu d'eau de ta petite bouteille. Tu levas un sourcil, jusqu'à te lever tout court en voyant un de ces mecs délibérément chelous qui accostait bien maladroitement une jeune femme, qui au moment où elle voulut changer de place, se fit attraper le bras par ce mec. Ni une, ni deux, tu avanças vers la scène en relevant les épaules, droit sur toute ta hauteur. Le vrai numéro du type jaloux à souhait.

Arrivé près des deux individus, tu fis un clin-d'oeil à la demoiselle puis attrapa sans mesurer ta force le bras du type. « Ce type t'embête ? Désolé mon gars mais je crois que t'es tombé sur la mauvaise fille. Dégage vite de ma copine avant que je t'envoie à ta mère avec les boules dans les mains. » Démonstration de force, le type dut penser que tu étais le copain de la jolie petite brune, ou au pire son frère, ou quelque chose comme ça. Autant dire que devant ta carrure et ton air menaçant, il ne se fit pas prier pour rebrousser chemin, et l'air très satisfait, tu te tournas devant la demoiselle qui était vraiment jolie. « Voilà, je crois qu'il reviendra pas. Enfin en un sens ça peut se comprendre, vous êtes vraiment jolie. Bref, tout va bien ? » Les numéros de charme, ça te connaissait, mais là c'était surtout pour la bonne cause. Tu avais horreur des obsédés ou des frustrés qui accostaient des filles comme ça en les pensant sans défense. Le pire était de voir que personne si ce n'est toi n'avait réagi. Pas si exemplaires que ça les petits Irlandais.

Tu avais presque des airs de héros comme ça et intérieurement ça te fit rire. « Je me sens comme un prince qui sauve sa belle tiens. Oh, ne le prenez pas mal, j'ai comme résolution de toujours dire ce que je pense, et la vérité, mais j'imagine que les deux ne vont que de pair. Quoi qu'il en soit, je vous offre un verre ? Une glace ? Un donut ? Pour vous détendre, ça ira, je suis pas sûr qu'un type du genre reviendra et au pire, je suis flic, une petite détention de vingt-quatre heures ne ferait pas de mal à des abrutis de ce genre, avec supplément coup de tête. » Tu éclatai de rire, espérant que la jolie brune ne te prendrait pas non plus pour un dingue.

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Lloyd & Iris ◮ Rencontre autour d'un boulet

La peur, ça l'avait prit aux tripes dès l'instant où cet inconnu s'était emparé de son bras. Elle n'arrivait plus à penser correctement, revoyant malgré elle tout ses mauvais souvenirs qui formaient comme un tourbillons dans son esprit. L'absorbant sans trop lui laisser le choix. À cet instant, elle n'avait qu'une seule envie partir de cet endroit le plus vite possible pour aller se cacher sous sa couette comme quand elle avait cinq ans et demi. Ce n'était pas très mature, il est vrai, mais elle ne voyait pas d'autres initiatives. Elle allait le repousser quand un autre homme apparut dans son champs de vision. Il ne manquait plus que ça. Son clin d’œil l'intrigua. Mais une vague de soulagement s'empara d'elle quand elle entendit ce que le deuxième inconnu disait. Apparemment lui ne cherchait pas du tout à abuser de sa force, du moins pas contre elle. La brune se retint d'ouvrir de grands yeux pleins d'incrédulité quand elle l'entendit lui demander de laisser sa copine tranquille. Toutefois, elle n'osa rien dire, ça avait l'air de fonctionner et c'était le principal. Elle voulait simplement se débarrasser de ce boulet.

Une fois le premier inconnu parti, elle se retrouva seule avec le second – enfin seule c'est plutôt subjectif sur une plage en plein été – elle se demandait s'il n'allait pas s'avérer aussi lourd que le premier, mais elle ne pouvait pas se sauver comme ça, il l'avait tout de même aidé. « Je... je vous remercie pour ce coup de main, je me demandais comment j'allais réussir à m'en débarrasser. » elle lui adressa un petit sourire gêné. Elle lui était reconnaissante de l'avoir aidé, il avait été la seule personne assez serviable pour venir l'aider. Elle avait la nausée, se rappeler tout ça l'avait totalement retourné.

Un nouveau petit sourire se dessina sur son visage quand elle l'entendit se comparer à un prince qui était venue la sauver. Ce n'était pas totalement faux, quoique elle le voyait mal débarquer sur son cheval blanc en plein milieu de la plage. Pas très pratique pour se garer. « On peut penser dire la vérité sans que ce soit vraiment le cas... » quand il lui proposa d'aller boire un verre ou autres choses elle hésita. Elle ne le connaissait pas et elle avait assez d'émotions comme ça pour la journée. Elle se mordit la lèvre inférieur, réfléchissant. Cependant, il l'avait aidé et il avait l'air courtois, plutôt mignon qui plus est. C'était le moment ou jamais de se sociabiliser. « Un glace peut-être... il fait tellement chaud » elle risquait de passer pour une gamine, mais elle assumait. Il avait proposé, elle s'était contenté de faire un choix, il n'y avait rien de mal là-dedans. Puis les glaces c'étaient toujours cool. En plus de ça il était policier, ça devait être sein d'esprit un flic à la base, non ? Elle n'avait donc rien à craindre. De toute façon, elle venait d'accepter, elle allait le découvrir bien assez vite. « C'est vraiment gentil de votre part, c'est moi qui devrait vous inviter pour vous remercier d'être intervenu » c'était la moindre des choses, elle pouvait bien lui offrir quelque chose, le temps au moins de connaître son prénom.

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Rencontre autour d'un boulet

Quelle bande de boulets sérieusement, des mecs franchement pas nets qui sont tellement dégueulasses qu'ils courent après des filles sans défense. En même temps il y avait bien assez de cours d'auto-défense que tu ne comprenais pas pourquoi les filles s'inscrivaient pas. A cette idée tu pensas à ta cousine, d'apparence si chétive et qui pourtant avait déjà réussi à te mettre une fois à terre, en retournant ta propre force et ton poids contre toi. Puis il y avait aussi tous ces soucis d'éthique, de si la légitime-défense en était vraiment dans certaines conditions. Je n'étais pas trop pour une distribution de coups de pied dans les joyeuses en temps normal, mais certains types le méritaient. Tu souris à la brune quand elle te dit qu'elle n'aurait pas réussi à se débarrasser seule du fourbe, pile dans le fil de tes pensées. "Pourquoi vous ne gardez pas un spray au poivre sur vous, ou ce genre de trucs ? Vous devriez prendre des cours d'auto-défense, vous trouver un prof', ça peut toujours servir. Ça surprend on va dire." glissas-tu avec un sourire rassurant. Pauvre choupinette, tu avais presque envie de lui faire un câlin pour qu'elle cesse d'avoir peur comme ça. "Il ne faut pas vous en faire, prenez juste vos précautions, et tout ira bien."

Tu te mis à rire lorsqu'elle te dit que dire la vérité n'est pas forcément l'émettre vraiment. Oui, certainement, mais toi tu étais vraiment sincère. "Pourquoi, vous dîtes des mensonges en étant persuadée de dire la vérité ?" Tu éclatas de rire. "Ne vous en faîtes pas ce n'est pas méchant." Tu souriais d'autant plus quand elle fut d'accord pour une glace. "Ça marche, une petite glace. Et ouais, on a un bon été cette année, ça change, mais on est pas là pour parler météo j'imagine." Tu l'entraînas jusqu'à l'un des nombreux magasins de la plage après avoir récupéré tes affaires et avoir remis un T-Shirt blanc. Vous asseyant sur une terrasse, tu la laissais choisir la glace de son choix. "C'est moi qui offre." dis tu calmement en te contentant de prendre une grande bière. "Une femme ne devrait pas avoir à payer pour un homme. Ce n'est pas sexiste, loin de là, juste que je trouve ça plus galant de payer pour une femme. C'est la moindre des choses, et ce n'est pas une glace qui va me ruiner. Sinon, votre accent ne me dit rien, vous n'êtes pas irlandaise n'est-ce pas ? Enfin moi non plus mais c'est pas ce qui importe. Je suis juste Gallois."

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Lloyd & Iris ◮ Rencontre autour d'un boulet

Finalement, elle avait réussie à se calmer, doucement, mais sûrement, cet autre inconnu n'y était pas pour rien dans cette histoire, il avait su la mettre en confiance, d'une certaine manière et elle essayait de faire de son mieux pour effacer une nouvelles fois ses mauvaises expériences de son esprit. Elle fit non de la tête quand il lui parla de cours de défenses et de spray au poivre. On lui en avait déjà parlé, surtout après son « agression » mais elle n'avait jamais voulu en avoir. Ça pouvait paraître idiot, mais elle savait très bien que ce n'était pas ça qui allait l'aider à se sentir plus en sécurité. Puis la violence ce n'était pas vraiment son truc. « Je suis quelqu'un de non-violent. Je n'aime pas l'idée de devoir apprendre à me battre. » d'après elle la violence ne menait jamais à rien et surtout la violence amenait toujours la violence. De ce fait elle ne voulait pas être responsable d'une telle chose. Un petit sourire gêné s'étira sur son visage quand il lui conseilla de ne pas s'en faire. Elle ne pouvait décemment pas lui expliquer la raison pour laquelle elle était aussi mal à l'aise. Ce n'était pas une période à laquelle elle aimait repenser et encore moins partager. « ça va aller, il faut juste le temps de reprendre mes esprit »

Ils parlaient de la vérité et apparemment ils n'avaient pas le même point de vu. « La vérité n'est pas toujours ce que l'on croit, parfois on peut être sûr de détenir la vérité, alors que finalement on se trompe. Au moyen-Age, les gens assuraient que la Terre était plate, pour eux c'était la vérité et c'était ce qu'ils pensaient pourtant maintenant on sait très bien que la vérité est tout autre. » quand il s’agissait d'Histoire, Iris était toujours prête à en parler, elle adorait ces sujets-là, c'était aussi l'une des raisons qui l'avait poussé à devenir conservatrice. L'amour de l'histoire. « C'est vrai qu'il fait beau depuis mon arrivée, enfin, j'ai été habitué aux températures des pays nordique, le froid ne me fait pas peur. » la brune avait eu la chance de connaître un peu toutes les températures de la planète en réalité et avait donc développer une capacité d'adaptation grâce à ça. Et même si elle gardait une petite préférence pour la chaleur quasi étouffante de son pays natal, elle n'avait pas peur des températures négatives. Elle le suivit, il avait l'air de mieux connaître la ville qu'elle de toute façon et elle ne tenait pas à se perdre une nouvelle fois. Ils atterrirent sur une terrasse, autant profiter de la chaleur irlandaise tant qu'elle était là. Entre-temps, l'inconnu avait remit son t-shirt, ça aurait été mal vu qu'il se balade torse nu en dehors de la plage, quoique ça n'aurait pas déplus à la jeune femme de le voir un peu plus longtemps sans ce t-shirt, qui lui donnait un petit côté sauveteur en mer. Il refusait que ce soit elle qui paye. Bizarrement elle s'y était attendu et elle savait très bien que c'était inutile d'insister. « Je tiens à vous remercier alors. » elle n'insistait pas, certes, mais elle allait bien trouver un moyen de le remercier avant de le quitter. Elle ne put retenir un soupire à son explication, il n'était pas le premier à lui sortir ce genre de choses et même si elle n'était pas contre un peu de galanterie elle trouvait ça ridicule de s'entêter à classer les choses à faire par sexe. « Non, absolument pas. Je suis sud-africaine, à la base, mais j'ai passé ma vie à voyager, je n'ai donc pas vraiment de racines, du moins pas comme les gens normaux. La monde entier est ma maison en quelques sortes. Ça me permet d'aller où je veux sans jamais être dépaysé. Pourquoi avez-vous quitter votre pays ? » demanda-t-elle plus pour entretenir la conversation qu'autre chose.

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Rencontre autour d'un boulet

Il y a les non-violents et ceux qui se complaisent dans leur bulle. Tu te sentais assez triste, voire désarmé, devant cette jeune femme qui, même pour sa sécurité, refusait littéralement d'user ne serait que de l'auto-défense. Si toutes les femmes avaient se raisonnement, n'en finiraient plus les agressions et les viols. Et toutes n'avaient pas de fidèles copains et montagnes de muscles pour les défendre, ni de flics comme toi pour jouer le jeu du mec jaloux qui en voit un autre s'approcher de trop de sa copine. Tu soupirai presque, oui, tout ça était bien dommage, pas tant pour toi mais plus pour elle. Peut-être que, cependant, c'était bien plus profond que ça. Et à défaut de savoir lire sur les visages et de ne pouvoir t'empêcher de savoir si les gens étaient sincères avec toi, tu ne pouvais décemment t'immiscer dans la tête de la première jolie inconnue venue. « Je ne serai pas toujours là pour vous défendre néanmoins. ». Enfin, jolie, pour rattraper ses pulsions de contradiction, à croire que cette fille d'apparence fragile désirait avoir le dernier mot. Tu souris en coin, amusé et agacé. Depuis quand as-tu parlé de vérité admise ou pas ? Toi ton dada, c'est les sentiments, les mensonges que les gens inventent, pour les autres et pour eux-mêmes. Tu ne prétends pas défendre d'arrache-pied des faits. « Je ne parle pas de vérité scientifique ou historique, mais davantage de ce que les gens ont dans la tête, et sur le visage, en l’occurrence. On peut bien me dire que finalement les poules ont des dents, je saurai toujours quand on me ment ou pas. Même les meilleurs menteurs ont des failles. ». Ton discours à présent débité, tu te sentais mieux.

Apparemment la demoiselle, bien que conciliante et prête à te remercier pour tes bons et beaux gestes, ne se montrait guère ravie à l'idée de se faire offrir quoi que ce soit, même par galanterie. A ça tu ne pouvais que hausser un sourcil. Les femmes étaient si lunatiques ! Un jour elles vous traitent de gougeât, le jour d'après vous disent que vous êtes trop galant. A ne plus rien y comprendre, mais quoi qu'il en soit, le « mal » était fait, tu comptais bien lui payer sa petite glace. Alors qu'elle achevait son monologue sur ses origines, ou plutôt le fait qu'elle n'en avait pas, ce que tu trouvais amusant et franchement pas naturel pour l'enfant qu'elle avait été autrefois, la demoiselle te mit dans l'impasse. Te demander pourquoi tu avais quitté ton pays alors que tu t'efforçais de toujours dire la vérité, voilà qui devenait gênant comme situation. « Des grosses affaires de famille qui ont mal tourné » dis-tu sans conviction, profitant du fait qu'on vous servait votre commande pour ne pas enchaîner. Tu aimais poser les questions, pas y répondre. « A défaut de ne jamais être dépaysée, vous n'avez jamais eu de maison non plus. Enfin, si vous l'avez bien vécu, tant mieux, néanmoins ce n'est pas quelque chose que je souhaiterais à mes enfants, enfin, si j'en ai un jour, ce dont je doute fortement. » Pour la bonne raison que tu n'arriverais pas à te caser assez longtemps pour en faire ou pour en adopter, peu de personnes te supportent de temps en temps, alors tous les jours ? Tu as tendance à être étouffant et on te l'as déjà dit, mais tu ne lâcherais pour rien au monde tes principes qui te sont sacrés.

« D'ailleurs je suis vraiment con. » lâches-tu avec un petit rire. « Mon nom à moi c'est Lloyd, au cas où mettre un nom sur mon visage est important. Et aussi pour porter plainte au cs où je suis trop lourd. » Tu éclates de rire, tu n'as jamais eu le tour, encore heureux, et même si cela avait été le cas, tu aurais pu aisément faire sauter la plainte, cependant c'était davantage histoire de détendre l'atmosphère qu'autre chose. Quoi que, converser avec ce fragile bout d'ange te mettait de bonne humeur. Une glace, un ton rassurant, et elle pourrait rapidement prendre son chemin sans avoir peur de rien, du moins tu l'espérais. Tu ne songeais pas à la raccompagner, tu deviendrais avec ça un deuxième boulet bon à la coller et ce n'était pas ton genre. Pas sans qu'elle le demande en tout cas.

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Lloyd & Iris ◮ Rencontre autour d'un boulet

Finalement sortir à l'aventure ce n'était pas une si bonne idée que ça. Elle avait toujours le don de tomber sur des gens étranges, de ceux qu'on a pas forcément envie de croiser. Ça lui couperait presque l'envie de sortir de chez elle. L'horreur de la vie en extérieur. L'inconnu à l'allure de chevalier servant lui parle d'auto-défense. Elle n'aime pas ça la violence. Elle n'a jamais aimé ça, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. « Je trouverais bien un autre moyen de m'en sortir. J'y suis toujours arrivée jusqu'à maintenant... » même si parfois c'était critique, elle avait toujours réussie à retomber sur ses pattes. Elle se contente de hausser les épaules quand il continua la discussion sur la vérité. La brune ne tient pas à rentrer en conflit pour ce genre de choses. Elle en a déjà eu assez avec ce boulet un peu plus tôt. Elle en avait eu son quota pour la journée. « La vérité est ce que l'on veut qu'elle soit. » achève-t-elle. Pour elle la conversation est close, il n'y a rien de plus à ajouter, ils ne vont tout de même pas se disputer pour un sujet pareille. Quoiqu'ils ne seraient pas les premiers à se disputer pour la vérité.

Les choses avaient prit une tournure qu'elle n'avait pas imaginé. En sortant de chez elle, quelques heures plus tôt, elle ne s'était pas attendue à se retrouver à manger une glace sur une terrasse. Ce n'est pas dérangeant, bien au contraire. Juste surprenant. Installés, elle essaye d'en connaître un peu plus sur lui, mais l'inconnu reste plutôt vague. Elle ne va pas insister. Après tout, elle n'avait aucun droit de le faire. Un nouveau sourire se dessine sur le visage dans la brune quand il parle de racine. Elle n'arrive pas à comprendre pourquoi les gens pensent systématiquement qu'elle n'a pas eu de racines. Elle a peut-être passer beaucoup de temps sur les routes, mais ce n'est pas pour ça qu'elle n'a pas eu de maisons. Bien au contraire. Elle en a même eu plus que la moyenne. Elle a eu la chance de découvrir des pays et des choses que la plupart des gens n'auront jamais l'occasion de découvrir, parce qu'ils sont bien trop occupés à s'accrocher à des petits maisons bien douillettes. Et avec le recul, la vie que lui avait offert ses parents lui allait très bien. « Vous ne savez pas ce que c'est. Le voyage n'est pas une punition, bien au contraire. J'ai appris des choses qu'un sédentaire ne connaîtra jamais. » enfin, c'était sa façon de pensées et s'il voulait qu'elle respecte sa vision sur la vérité il allait devoir respecter son point de vue là-dessus aussi.

Au bout d'un petit moment, l'inconnu se présente. C'est vrai qu'ils n'ont pas encore échangés leur prénoms. Ce n'est même pas venu à l'esprit de la jeune femme. Il faut dire que les choses se sont passés tellement rapidement. Il sourit à sa blague. Quoique porter plainte avec seulement un prénom, ça ne doit pas être très efficace. « Ravie de faire votre connaissance. Moi, c'est Iris. » Elle s'est toujours demandée pourquoi ses parents lui avaient donné le prénom d'une fleur violette.

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♦ Messages : 227 ♦ Date d'inscription : 06/01/2014

Rencontre autour d'un boulet

Tu ne doutais pas que cette jeune femme soit pleine de ressources et qu'elle soit en mesure de s'en sortir sans recourir à quelque cours de défense, pourtant, en un sens, tu t'inquiétais pour elle, sans vraiment savoir pourquoi. Ce devait être sa jolie bouille et son petit air timide, qui te rappelait un peu ta cousine, quoique celle-ci ne méritait vraiment pas qu'on la sous-estime, dans le genre teigne robuste, on ne faisait pas mieux, ou pire... ? Bref, comme les choses avaient empiété sur les voyages, le déracinement, et tout ce qui s'en suivait, à la remarque de la brune, tu te crispais un peu sans le vouloir. Perdre sa maison et ses racines, oui, voilà encore une chose dont elle n'avait jusque là pas idée. Pourtant toi, tu étais bien au courant de ce que cela engendrait, et c'était tout sauf plaisant. « Oui, sans doute, seulement vous au moins, vous ne saurez jamais ce qu'est le mal d'être arraché de sa maison, enfin, nous ne sommes pas là pour parler de moi ni pour partir sur des débats. » Pourtant tu aimais ça, débattre, même au risque que la personne en face soit agacée par ta ténacité. Après tout tu étais une vraie tête de mule, un cas quasi-irrécupérable de fermeté et d'esprit exigu, c'était ainsi, on faisait rarement les gens passé un certain âge.

Comme tu lui avais donné ton nom, elle te donna le sien. Iris. Voilà un prénom d'une rare beauté, comme on en fait peu, quoique pour les femmes, porter le nom d'une belle fleur les desservait beaucoup et assurait un certain charme. Puis, à bien y voir, ce nom était parfait pour elle. « En voilà un joli nom dis donc, vos parents ont eu une idée de génie. ». Tu lui fis un petit clin d’œil tandis que tu finissais ta bière fraîche. Le soleil tapait vraiment, pour une fois. Le climat de l'Irlande n'était pas tant différent de celui du Pays-de-Galles, c'est bien pour cela que tu étais surpris d'avoir un été aussi chaud. Les deux dernières années avaient été simplement catastrophiques, celles d'avant pas vraiment meilleures mais pas radicalement pires pour autant.

Tu t'étiras, levant haut tes grands bras. Que faire, que faire ? La raccompagner ? Sans doute, ce n'était pas vraiment une mauvaise idée, sauf que tu ne savais pas vraiment si elle accepterait. Après tout si elle refusait, tu comprendrais tout à fait. Seulement, tu aimerais passer un peu de temps avec elle tiens. Elle avait peut-être l'air timide et douce comme ça, mais piquée au vif sur ses origines, elle avait tendance à montrer les griffes. Une jeune femme intrigante et doucereuse à la fois, voilà qui ne te faisait pas perdre ta journée, loin de là. Seulement tu n'étais pas sûr d'être à la hauteur des princes de contes de fées. Tu serais plus le second rôle, le chasseur de Blanche-Neige, ou un truc dans le genre.

« Bon demoiselle, il va être temps pour moi de vous laisser. Les bonnes après-midis sont rares dans la police. Vous voulez peut-être que je vous raccompagne chez vous ? »

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Rencontre autour d'un boulet ▲ Lloyd

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