23 ANS ∞ ESPOO ∞ FINLANDAIS ∞ ACTEUR ∞ SE CHERCHE TOUJOURS ∞ UIESCE ∞ BEN WHISHAW

Sixsmith Carlisle Edwood, un mélange bien étrange, n'est-ce pas ?

Un jour lors d'un cours de théâtre on m'a demandé de parler de ma vie. Je n'y suis pas arrivé. Comment sommes-nous sensé faire pour parler de sa vie quand finalement on se souvient de tout depuis l'âge de trois ans et demi. En fait c'est de là que tout a commencé. Cette capacité à ne rien oublier, ça a fait flipper mes parents. Au départ, quand j'étais encore petit, ça ne se voyait pas vraiment. J'étais plutôt éveillé, un peu trop même et j'utilisais des mots qu'apparemment on est pas sensé utiliser à mon âge. Ça a eu pour résultat d'inquiéter ma mère, enfin celle qui m'a mise au monde. J'ai eu le droit à voir tout un tas de médecins. Je devais avoir cinq ans. Mes parents me pensaient surdoué, mes grand-parents me pensaient mentalement déficient – sympathique papy et mamie, n'est-ce pas ? - pour mes six ans le verdict est tombé. J'étais autiste. C'est barbare comme mot, vous ne trouvez pas ? C'est ce mot qui a signé mon arrêt de mort au sein de ma famille biologique. Mon père a pris ça comme une tare, ma mère n'a pas osé le contredire et j'ai eu le droit de finir dans un orphelinat finlandais, à Espoo la ville où je suis né.

À partir de là, je me suis identifié au vilain petit canard, le seul livre que j'avais gardé de mon ancienne vie. Un oisillon qu'on a abandonné sur une île déserte, entouré par un océan de solitude. Heureusement, j'avais ma bulle, mon syndrome d'Asperger. C'est étrange à dire et il m'a fallu un long moment pour m'en rendre compte, mais ce qui a fait que ma famille m'a renié, c'est aussi ce qui m'a sauvé la vie. Comme quoi la vie peut parfois être bien faite. À l'orphelinat, j'ai aussi eu le droit à mon quota de psychiatres. C'est là qu'on m'a appris que j'avais une mémoire eidétique, un mot compliqué pour dire que mon cerveau a la capacité de retenir tout ce qu'il voit. Absolument tout. Sherlock Holmes avait cette capacité. Sheldon Cooper aussi – mais lui est venu bien plus tard – toutefois je n'avais pas envie d'utiliser ce « don » pour devenir détective. J'étais sûr que la pipe ne m'irait pas. À la place, je me suis lancé corps et âme dans le piano. J'avais déjà commencé plus petit, c'était l'une des choses qui avait mis la puce à l'oreille de mon père « Un gamin ça joue pas du piano » avait-il lancé à ma mère. J'avais appris en autodidacte et ce n'était pas dans cet orphelinat qu'on allait me donner des cours de musique. J'avais donc dû me débrouiller tout seul en laissant parler ma sensibilité musicale. Je pouvais passer des heures sur le vieux piano du hall. Je jouais partout, dans ma tête, me servant d'une simple table en bois comme clavier. Ma musique était mon esprit.

Vous savez à quel point c'est difficile d'être adopté une fois les 7 ans passés ? Les enfants c'est comme les chiots, on veut bien les accueillir quand c'est encore tout mignon, mais dès qu'ils commencent à grandir on en veut plus. Alors à l'orphelinat on n'aimait pas vraiment fêter nos anniversaires, parce que chaque bougie nous éloignait un peu plus de la chance de retrouver une famille.

Pour ma part j'en ai fêté quatre à l'orphelinat d'Espoo avant que ma bonne étoile fasse son effet. J'ai été adopté à l'âge de dix ans et trois mois. Un jeudi. Le genre de famille bien comme il faut. Noora était une ancienne actrice, qui avait arrêté sa carrière quand elle avait rencontré Markus. Elle m'avait raconté leur histoire peu de temps après mon arrivée chez eux. J'étais un Edwood à partir de cet instant. Le vilain petit canard avait enfin retrouvé sa famille. Ils m'avaient offert un piano pour mon onzième anniversaire et Noora m'avait peu à peu transmis sa passion pour la scène. Un pédopsychiatre lui avait assuré que c'était bon pour moi, ça me forçait à me sortir de ma bulle. J'avais beau aimer Noora, c'était la musique qui me plaisait. Toutefois j'avais accepté les cours de théâtre pour leur faire plaisir. Je ne voulais pas retourner à l'orphelinat. Et j'y ai pris goût. J'ai grandi à l'ombre de cette petite famille. C'était agréable de se sentir aimé pour ce que l'on était, sans avoir peur d'être jugé à cause d'une bizarrerie. Parce que j'en faisais. Je ne m'en rendais pas compte, mais mes camarades d'école ne se gênaient pas pour me le faire remarquer. D'après eux je ne parlais pas « normalement » je n'ai jamais compris cette norme. Ou peut-être était-ce simplement parce que j'en ai jamais fait partie ?

En grandissant j'ai appris à me détacher de cette masse pour vivre à ma façon. J'ai intégré le conservatoire, j'avais un réel talent pour le piano et Markus me poussait à ne pas le gâcher. En contrepartie je suivais des cours de théâtre en auditeur libre. Pour une fois que ma mémoire me servait à quelque chose. Il m'a fallu deux jours pour apprendre Hamlet. L'avantage avec ce genre de pièce c'est que pour une fois je pouvais parler normalement, enfin je pouvais utiliser des mots qui sonnait bien à mon oreille sans avoir peur que l'on se moque de moi. Personne n'osait se moquer de Shakespeare.

La finalité de tout ça? J'ai découvert que le métier d'acteur était bien plus vendeur que celui de pianiste. Alors je me suis tourné vers le métier de ma mère adoptive. Me voilà acteur et j'étais prêt à quitter mes racines pour vivre un rêve. Et ce rêve m'a amené à Kilkee.

Âge • Me semble que je n'ai pas pris une ride depuis la dernière fois
Prénom ou pseudo • Kili
Sexe • SURPRISE
Comment as tu connu le forum ? • C'est le Cheshire cat qui m'a ramené, il m'a parlé de thé.
Présence • Aussi souvent que possible, je sais que vous ne pouvez pas vous passer de moi.
Autre chose ? • BITCH I'M FABULOUS
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